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Poupouss and co
6 janvier 2006

Au loin...

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Aujourd'hui, c'était l'enterrement de mon père. Il faut bien se plier aux coutumes du monde dans lequel on vit.
Triste? Un peu. Mais surtout très en colère.
Pourquoi? Parce que si mes parents n'avaient pas eu cette stupide idée de venir vivre chez vous, nous n'en serions pas là. Ils seraient toujours vivants.
Je vais vous conter mon histoire... La vraie histoire a commencé lorsque nous avons quitté notre chère forêt de Neldoreth...

Je me vois encore, arrivant chez vous, les humains, simples mortels. Simples mortels que nous étions devenus, nous, mon père, ma mère, ma soeur et moi... Un déshonneur total.
Qui suis-je? Mahtan, fils d'Eöl et d'Olwë, elfes du peuple des Calaquendi.
Comment en suis-je arrivé à cette colère qui me ronge? Jamais mes parents n'auraient dû quitter notre terre, en Imladris.
Mon histoire commence donc là-bas, où règne la guerre entre deux peuples, le mien, et celui des Noldor.
Cette guerre est pénible, comme toute guerre. Alors pourquoi mes parents décident-ils qu'à celle-là, il faut échapper? Je n'en sais rien.
Toujours est-il que c'est ce qu'ils ont décidé. Mais pour vivre chez vous, humains, il faut payer le prix fort... celui de la mortalité.
Mon histoire commence donc ce jour... Premier jour où ils nous sont comptés...

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Nous arrivons enfin devant ce que les hommes appellent "maison". Mon père, ma mère et ma soeur ont encore la chance d'être habillés normalement. Je suis le seul à porter ces vêtements ridicules d'humains.
Mes parents choisissent d'entrer en premier, par prudence. Je ne vois pas ce que nous risquons, mais bon...
Ils sont tout d'abord émerveillés par cet endroit. Des meubles, comme vous dites, sont déjà présents. Heureusement pour nous, s'il avait fallu qu'on aille en chercher, on se serait déjà fait remarquer!

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Ma soeur, curieuse par nature, comme beaucoup d'elfes, ne résiste pas à la tentation de rejoindre mes parents.
C'est enlacés qu'elle les trouve. Ils sont si heureux d'être ici, où règne la paix.
S'ils savaient... moi je me suis renseigné sur vous... et je sais que vous faites des guerres aussi. Mais mes parents pensent que non. J'espère seulement qu'il n'y en a pas ici.
Je suis en colère, mais je suis le seul apparemment. Je vais devoir me débrouiller seul pour les convaincre de rentrer chez nous.
En attendant, cette maison est très étrange. Elle est loin de ce que nous possédons.
Ici, c'est à peine s'il y a deux arbres. Chez moi, ma "maison" en est entourée... Comment vous expliquer? C'est une sorte de petite hutte, construite uniquement à partir de matériaux naturels. Nous n'avons pas tout le luxe des hommes, un simple feu nous suffit pour nous nourrir.
Nous dormons par terre. Il n'y a que quelques feuilles entre le sol et nous.
La rivière est suffisante à notre hygiène, la nature nous fournit tout ce dont nous avons besoin, et nous l'utilisons. Ce n'est pas dans notre nature de fabriquer toutes sortes de gadgets plus inutiles les uns que les autres.

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Ma mère me demande ce que j'en pense...
- Alors, Mahtan, te plairas-tu ici?
- Tu sais bien que je ne voulais pas venir, pas la peine de faire semblant.
J'étais cassant, et c'était tout à fait volontaire!  Non mais qu'est-ce qu'elle croyait, que j'allais sourire pour ses belles oreilles?
Je détestais cet endroit avant même d'être arrivé. Et je n'étais pas prêt de changer d'avis. Les humains!  Je me demande comment ils ont fait pour survivre, alors que la bêtise de leur vie devrait les avoir tué!
- Bon, Mahtan, tire une autre tête!  Nous avons besoin de vêtements. Tu vas aller en chercher.
Elle me tendit un petit paquet de bouts de papier (encore une de vos inventions stupides).
- Qu'est-ce que tu veux que je fasses avec ça? Je n'irai pas vous chercher des vêtements, les vôtres sont très bien, ce qui n'est pas mon cas. Je vais plutôt aller m'en chercher, si je trouve quelque chose de convenable ici.
- Mathan, intervint mon père, fais ce que ta mère te dit. Nous ne pouvons pas nous intégrer comme ça!
Grrrr... je détestais cet endroit!

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Ma mère prend une drôle de truc accroché au mur, tapote quelques fois dessus, puis le colle à son oreille pointue.
Elle attend bêtement, puis elle commence à parler de "taxi"... Je pige rien du tout, mais elle a l'air satisfaite.
Quelques minutes plus tard, une espèce de grosse bête jaune arrive dans la rue...
- C'est ton taxi, tu montes dedans et il te conduira au centre commercial.
Ah bon, si elle le dit!
Je sors, et là, je vois la première humaine de ma vie en vrai!  Elle est aussi jaune que ce "taxi", et elle ne me prête même pas attention. Quel accueil.
Je monte dans ce truc, et là le chauffeur me regarde, fixe mes oreilles quelques minutes, puis se décide enfin. Le taxi démarre, et à ma plus grande surprise, j'avance sans rien faire!

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J'arrive alors, après un moment, à une autre "maison". Sauf que celle-ci est beaucoup plus grande. Et il y a d'autres humains.
Le taxi s'immobilise enfin, à mon grand soulagement. J'ai un besoin urgent d'air, parce que là je crois que je vais être malade.
Je m'apprête à sortir, quand le chauffeur m'aggripe par le bras!
- Hep!  Et la course?
- La course?
- Ca fait 25 §.
- Heu...
Je réfléchis, vite, vite!  Ah oui, sans doute veut-il quelques papiers qu'ils appellent argent et que tout le monde veut.
Je lui tend le petit tas que ma mère m'a donné.
Il a l'air surpris, en prend quelques-uns, et me rend le reste.
Je sors alors enfin de ce truc de fous qui me rend malade comme un chien.
Et dire qu'il va falloir recommencer pour rentrer chez moi...

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A peine sorti, mon attention est attirée par des bruits, apparemment émis par des hommes.
Je m'approche du truc sur lequel ils sont, et qui a l'air de les amuser beaucoup.
Hop là!  Encore un peu et je me prenais une fille volante dans la figure. On peut dire que la vie de mortelle commence bien. L'espérance de vie ne doit pas être élevée par ici...
Bon, faut que j'examine ce machin de plus près.
Ils tirent sur leurs bras et tendent les jambes, et ils vont dans un sens et puis dans l'autre. Je me risque à essayer?

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Bon, je m'assieds prudemment... Eh mais ça bouge ce truc!  Ah, voilà!
Bon, comment est-ce qu'on commence? J'ai beau tirer sur les bras et tendre mes jambes, je ne bouge pas.
En plus, je me fais remarquer. C'est mon père qui serait content!
Au lieu de me regarder bêtement, aidez-moi, bande d'idiots!
La fille toute noire (curieux, je n'ai jamais vu ça chez nous) va derrière moi, et d'un coup, elle me pousse!  Non mais ça va pas?!
Et là, je me rends compte qu'elle m'a aidé. Je me balance, comme eux, et là, quand je tire sur mes bras et que je tends mes jambes, ça marche!
Génial!

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Bon, je ne suis pas venu pour me rabaisser au niveau des hommes.
Je dois trouver des vêtements, sinon mon père va encore crier.
J'entre donc dans le bâtiment. Il y a deux filles derrière de drôles de machines grises, elles attendent je ne sais trop quoi.
Ah!  Des vêtements, il y en a plein là!  Je vais donc jeter un coup d'oeil. Ce que c'est bizarre les habits d'ici!
Pfff, ça va pas être simple de trouver...
Non, mais qu'est-ce que c'est que ça? Je ne sais même pas dans quel sens ça doit se mettre!  Et dire que je vais être obligé de mettre ces horreurs... Ouais, c'est bon, je sais que j'ai déjà l'air ridicule, pas besoin d'en rajouter une couche!

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